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1 Feb 2012

Le CNDD-FDD au Burundi: Le cheminement de la lutte armée au combat politique

Transitions Series No. 10

La guerre civile déclenchée en octobre 1993 par l’assassinat du président élu Melchior Ndadaye a opposé essentiellement divers mouvements rebelles majoritairement hutu, dont principalement le Conseil National pour la Défense de la Démocratie et Forces de Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), et l’armée régulière. Ces groupes rebelles avaient pour principales revendications le retour de la légalité constitutionnelle issue des élections de 1993, la mise en place d’une démocratie majoritaire, et surtout la réforme d’une armée dominée par les Tutsi et considérée comme le cœur du pouvoir. Les négociations de paix initiées en juin 1998 à Arusha en Tanzanie débouchèrent sur un accord pour la paix et de la réconciliation en août 2000 en l’absence de cessez-le-feu, du fait notamment de dissidences internes au sein des principales rébellions et de l’exclusion de fait des véritables belligérants. Ce n’est qu’à la faveur de la signature d’un accord de cessez-le-feu en novembre 2003 entre le CNDD-FDD de Pierre Nkurunziza et le gouvernement de transition dirigé par le président Domitien Ndayizeye qu’on a pu observer un retour de la paix sur la majeure partie du territoire, en dehors des zones d’opération de la rébellion du Parti pour la Libération du Peuple Hutu et Forces Nationales de Libération (PALIPEHUTU-FNL) réfractaire à tout accord de paix avec le gouvernement.


Authors

Willy Peter Nindorera

Editors

Véronique Dudouet, Hans-Joachim Giessmann

 

Cette avancée majeure du processus de paix a permis ainsi deux dynamiques irréversibles: la réforme des corps de défense et de sécurité, à travers notamment l’intégration en leur sein des ex-mouvements armés hutu, et le retour à un processus démocratique à travers l’organisation périodique d’élections sur base du suffrage universel. C’est notamment dans la perspective de la participation aux élections générales de 2005 que le CNDD-FDD décida de se transformer en parti politique pour mener dorénavant son combat au niveau du seul combat des idées. L’ancien mouvement remporta largement ces élections qui ont abouti à une reconfiguration radicale du paysage politique. Cinq années plus tard, fort notamment de son contrôle sur l’ensemble des institutions locales et nationales et de certaines réalisations dans les domaines de l’accès à l’éducation et aux soins de santé pour les enfants en bas âge, le CNDD-FDD a conforté sa victoire aux nouvelles élections de 2010 dans un processus qui aura été terni par le boycott de l’opposition.

Cette étude analyse le processus ayant poussé la rébellion du CNDD-FDD à abandonner la lutte armée pour adopter une stratégie non violente dans la poursuite et l’achèvement de ses objectifs politiques, vu par des responsables anciens et actuels de l’ex-rébellion.

A propos de cette Série

Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un programme de recherche sur les transitions de la violence à la paix, dont l’objectif majeur est d’analyser l’expérience des mouvements de résistance et de libération armés qui ont mené un combat politique en combinant les stratégies armées et non-violentes, et qui ont pris part à des processus de paix récents ou en cours. A travers une série d’études de cas, nous avons cherché à comprendre comment de tels acteurs (souvent définis de manière simpliste comme ‘groupes armés non-étatiques’) ont contribué à la transformation de conflits politiques et (dans la plupart des cas) à la construction d’une paix juste et durable. Les leçons acquises sont ensuite disséminées vers d’autres acteurs (non-étatiques, gouvernementaux ou internationaux) intéressés par une approche négociée de la résolution des conflits armés.

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